Evaluation de la dispensation des antirétroviraux chez les personnes vivantes avec le VIH à l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes
Résumé
Le VIH demeure une pandémie mondiale malgré les avancées dans la recherche, avec environ 39,9 millions de personnes vivant avec le virus en 2023. L’introduction des traitements antirétroviraux en 1996 a transformé la gestion de la maladie, permettant de la rendre chronique et gérable dans les pays développés. Cependant, des disparités persistent, notamment en Afrique, où les femmes et les populations clés (travailleuses du sexe, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, etc.) sont particulièrement touchées. Au Mali, bien que le taux de prévalence du VIH soit relativement faible (1,4 %), des inégalités existent, notamment à Bamako et dans les régions frontalières comme Kayes. Malgré des progrès lents, le pays peine à atteindre les objectifs 90–90–90 de l’ONUSIDA. La dispensation des antirétroviraux est essentielle pour lutter contre le VIH, mais elle rencontre des défis, notamment en termes d'accès et de suivi, particulièrement dans les régions moins étudiées comme Kayes.
Il s’agissait d’une étude transversale descriptive basée sur la dispensation des ARV chez les personnes vivantes avec le VIH à l’hôpital Fousseyni Daou de kayes. Allant du mois d’octobre 2022 au mois de septembre 2023. Durant cette période, 120 patients ont été initiés au traitement antirétroviral, dont 83 femmes (69%) et 37 hommes (31%).
Le schéma thérapeutique le plus prescrit était une combinaison de deux inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcriptase inverse avec un inhibiteur de l’intégrase, notamment Ténofovir + Lamivudine + Dolutégravir, utilisé chez 78% des patients. Ce schéma est conforme aux protocoles nationaux de prise en charge au Mali. Le stade clinique 1 de l’OMS était le plus fréquent (75%). Certains patients ont été dépistés tardivement, surtout en zones rurales ou marginalisées.
La dispensation des antirétroviraux chez les personnes vivantes avec le VIH est une composante essentielle de la prise en charge globale de la maladie. L'évolution des approches de dispensation reflète les avancées médicales et technologiques, ainsi que les besoins spécifiques des patients. Une approche intégrée, prenant en compte les préférences individuelles et les contraintes locales, est nécessaire pour maximiser l'efficacité du traitement et améliorer la qualité de vie des personnes vivantes avec le VIH.