Efficacité de la quinine sur plasmodium falciparum à Bougoula- hameau (Sikasso)
Résumé
Au Mali, le Programme National de lutte contre le paludisme recommande
les combinaisons thérapeutiques à base d’Artémisinine (CTA) comme médicaments de
première intention du traitement de l’accès palustre non compliqué et la quinine pour le
traitement des cas de paludisme grave/compliqué. La quinine demeure également comme
traitement des échecs aux CTA d’où la nécessité de l’évaluation continue de son efficacité.
Ce pendant il y a très peu de donnés sur l’utilisation de la quinine comme 2eme ligne de
traitement du paludisme simple au Mali. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’efficacité
clinique et parasitologique de la quinine.
Méthodologie : De Janvier 2012 à Décembre 2014 nous avons mené une étude nichée
d’un essai clinique d’évaluant l’efficacité des CTAs chez les patients de 6mois et plus à
Bougoula-Hameau (Mali), les patients ont été enrôlés sur la base de l’évaluation de critères
d’inclusion et d’exclusion prédéfinis et suivi pendant deux ans. A chaque épisode de
paludisme, le patient était suivi activement pendant 42 jours, des examens cliniques et
biologiques (parasitologique, hématologiques et biochimiques) étaient réalisés à l’inclusion
et aux jours de suivis. Les cas d’échec thérapeutique au médicament d’étude avant le jour 28
de même que tout autre épisode de paludisme pour lequel un des critères d’inclusion n’était
pas satisfait, ces patients étaient traités par la quinine pendant 7 jours à raison de 24
mg/kg/jour et suivi pendant 28 jours.
Résultat : Au total 324 patients ont été inclus dans cette étude d’évaluation de la quinine, La
parasitémie médiane a l’inclusion était 67549 [ Min 16 – max ; 358100], L’anémie telle que
définit comme taux d’hémoglobine < 10 g/dl était de 60.29 % (n=79) à l’inclusion. Sur le plan parasito-clinique, la réponse clinique parasitologique adéquate sans correction
moléculaire était de 69,1% avec un taux d’échec thérapeutique précoce de 1,54%. La
RCPA après correction moléculaire était de 94,4%.
Conclusion : Ces résultats montrent que la quinine est efficace sur les cas de récurrence
parasitaire au CTA. Mais avec un taux d’échec de 5,6% après correction moléculaire au jour
28, nécessite un suivi régulier de son efficacité pour palier une éventuelle résistance à cette
molécule