Apport de l'échographie scrotale dans l'étude de la filariose lymphatique dans une zone co endémique à Wuchereria bancrofti et Mansonella perstans du cercle de Kolokani, Mali"

Abstract

L'échographie scrotale à la recherche des signes de la danse filarienne (SDF) a été réalisée en milieu co-endémique à Wuchereria bancrofti (Wb) et à Mansonella perstans (Mp) de Kolokani au Mali. Une étude transversale avec plusieurs passages a permis d'évaluer l'apport de l'échographie dans l'étude de la filariose lymphatique. Le scrotum et son contenu ont été examinés chez 136 hommes adultes à l'aide d'un appareil d'échographie portable muni d'une sonde de fréquence 10,5 MHz. Ces sujets ont été répartis entre 4 bras d'étude : les sujets co-infectés avec microfilaires de Wb (mf+) (13,2 p.100 ), les co-infectés sans microfilaires de Wb (mf-) (36,8 p.100 ), les mono-infectés à Mp (24,3 p.100 ) et les témoins sains de Bamako non infectés (25,7 p.100 ). Les anomalies observées étaient essentiellement les nids de vers adultes de Wb chez les sujets infectés (35,3 p.100 ; N égal 68) ; les dilatations lymphatiques (DL) chez tous les sujets d'étude (80,9 p.100 ; N égal 136) ; l'hydrocèle et les microlithiases chez tous les hommes de l'échantillon avec respectivement (36,6 p.100 ; N égal 101) et (18,4 p.100 ; N égal 101). La prévalence des DL dans le groupe des mono-infectés à Mp (96,9 p.100 ) était comparable a celles des sujets co infectés avec mf+ (94,4) et ceux avec mf- (92 p.100 ) (P égal 0,6426). La prevalence des DL etaient beaucoup plus basse dans le groupe témoin avec 42,9 p.100 (N égal 35). Les nids de vers adultes de Wb n'ont été retrouvés que dans les 2 groupes de co-infection avec une prédominance chez ceux qui avaient des (61,1 p.100 pour les mf+) par rapport ceux qui n'en avait pas (26 p.100 pour les mf-) (P égal 0,0075). L'échographie a révélé une importante morbidité infra clinique liée aux infections filariennes indiquant une intensification des activités d'élimination de la filariose lymphatique. Une évaluation de l'évolution des différents signes rencontrés sur plusieurs années pourrait éclairer les chercheurs et praticiens sur l'histoire naturelle de la filariose lymphatique surtout dans le cadre du traitement de masse actuellement entrepris dans toutes les zones endémiques du Mali