Efficacité et variabilité des anticorps monoclonaux dans la prévention de l’infection des moustiques au cours des essais de gorgement direct sur membrane

Abstract

Le paludisme constitue un problème majeur de santé publique dans le monde. L’accroissement de la résistance des médicaments antipaludiques et des moustiquesaux insecticides suscitent unenouvelle approche. L’espoir se focalise sur les vaccins. De Février à Avril 2016 nous avons conduit une étude d’infestation expérimentale dans le village de Nanguilabougou, un village situé à 63 km au Sud-Ouest de Bamako sur la rive gauche du fleuve Niger avec une population estimée à 670 habitats. Dans le but d’évaluer l’efficacité et la variabilité des anticorps monoclonaux dans la prévention des moustiques à l’infection par P. falciparum au cours des essais de gorgement direct sur membrane. L’activité de blocage de la transmission est mesurée par le gorgement direct à travers une membrane. Les Anopheles coluzzii âgés de 3 jours et mis à jeûn pendant 8 heures se sont été gorgés à travers la membrane feeding pendant 30 minutes. Les moustiques ont été disséqués 8 jours après le gorgement. Des passages transversaux ont été organisés pour la sélection des porteurs de gamétocytes. Les données parasitologiques recueillies chez les enfants de 5 à 15 ans étaient respectivement (IP = 45,6% ; IG = 21,9% ; IS = 4,6%) faisant Nanguilabougou une zone d’endémie palustre. Vingt infections expérimentales avec le sang des différents porteurs de gamétocytes mélangés aux anticorps monoclonaux Pfs48/45 et Pfs25 à concentrations ont été effectuées. Les Anopheles coluzzii âgés de 3 jours et mis à jeûn pendant 8 heures se sont été gorgés à travers la membrane feeding pendant 30 minutes. Les moustiques ont été disséqués 8 jours après le gorgement. Nous avons trouvés le plus faible taux d’infection chez l’anticorps monoclonal Pfs48/45 à forte concentration (15μg/ml) avec 0% et le plus élévé taux d’infection à faible concentration (0μg/ml) avec 5,8%. Chez l’anticorps monoclonal Pfs25 nous avons observé des taux d’infection à 0,4% à une concentration de 94μg/ml et 4,6% à une concentration de 1μg/ml. Ce travail ouvre des perspectives intéressantes pour la standardisation et l’évaluation des vaccins bloquant la transmission du paludisme