Troubles du sommeil chez les patients suivis pour polyneuropathie dans les services de Neurologie et de Médecine Interne du CHU Gabriel TOURE.
Abstract
Introduction
La douleur neuropathique associée à la polyneuropathie est un facteur clé des
troubles du sommeil, dont la prévalence chez les patients souffrant de douleur
neuropathique chronique varie de 50 à 80 %. Les objectifs étaient d’étudier les
troubles du sommeil, déterminer la prévalence de ces troubles, identifier les
facteurs associés et évaluer l’impact socio-professionnel chez les patients suivis
pour polyneuropathie dans les services de neurologie et de médecine interne du
CHU Gabriel Touré.
Méthodologie
Cette étude transversale à collecte prospective a été menée d’aout à décembre
2024 au CHU Gabriel Touré. Elle a inclus 69 patients âgés de 18 ans et plus, suivis
en consultation externe pour polyneuropathie, recrutés de manière consécutive.
Résultats
Sur les 69 patients, 36 présentaient des troubles du sommeil, soit une prévalence
de 52,17 %. L’âge moyen était de 54 ± 14 ans, avec une prédominance féminine
(71 %). Le diabète était l’étiologie principale (78,3 %). Tous les patients avaient
une polyneuropathie douloureuse (DN4 ≥ 4), avec une douleur extrêmement
intense (EVA ≥ 8) chez 59,42 %. Les symptômes sensoriels dominants étaient
l’engourdissement et les fourmillements (88,41 %), tandis que les crampes
musculaires (84,06 %) prédominaient parmi les symptômes moteurs. Selon le
PSQI, 52,17 % des patients avaient une mauvaise qualité de sommeil, et 47,83 %
présentaient une grande somnolence diurne (ESS ≥ 6). Une association
significative a été trouvée entre l’intensité de la douleur et la mauvaise qualité du
sommeil (p = 0,001), ainsi qu’entre la mauvaise qualité du sommeil et la
somnolence diurne (p = 0,001).
Conclusion
Cette étude confirme une prévalence élevée des troubles du sommeil (52,17 %)
chez les patients atteints de polyneuropathie au CHU Gabriel Touré,
principalement liée à l’intensité de la douleur neuropathique, avec le diabète
comme cause prédominante. La relation bidirectionnelle entre douleur et sommeil
altéré, associée à un impact socio-professionnel marqué, souligne la nécessité
d’une prise en charge intégrée.