Mortalité périnatale dans le service de gynécologie obstétrique du CHU Gabriel Toure de 2003 à 2023
Résumé
Introduction : La mortalité périnatale reste un indicateur crucial de la qualité des soins obstétricaux et
néonatals, particulièrement dans les pays en développement. Au Mali, malgré les efforts pour améliorer
la santé maternelle et infantile, la mortalité périnatale demeure élevée. Cette étude s’inscrit dans une
dynamique d’analyse approfondie de la situation au sein du CHU Gabriel Touré.
Objectif : Étudier l’épidémiologie de la mortalité périnatale au CHU Gabriel Touré sur une période
consécutive de 21 ans allant de 2003 à 2023
Méthode : Il s'agit d'une étude rétrospective, descriptive et analytique menée à partir des données issues
du registre des accouchements et des dossiers médicaux du service de gynécologie-obstétrique du CHU
Gabriel Touré. La population d’étude comprend tous les cas de décès périnatal enregistrés entre janvier
2003 et décembre 2023. Les variables étudiées incluent les caractéristiques maternelles, obstétricales,
foetales ainsi que les facteurs de risque associés aux décès périnataux.
Résultats : Nous avons recensé 6 415 cas de mortinaissance et 1 790 décès néonatals précoces, soit une
mortalité périnatale globale de 16,24% correspondant à 8 205 cas, avec un taux de mortalité périnatale
de 162,4‰. L’évolution annuelle a montré une baisse progressive de ce taux jusqu’en 2020 (1,6%),
suivie d’une hausse en 2021 (8,7%) puis d’un nouveau recul en 2022 (4,7%) et 2023 (4%).
Le profil sociodémographique des femmes touchées révèle une prédominance chez les femmes âgées
de 35 ans et plus, non scolarisées ou ayant un niveau d’instruction primaire, ainsi que chez les ménagères
et cultivatrices. Sur le plan clinique, la mortalité périnatale était plus élevée chez les femmes référées ou
évacuées, les grandes multigestes, les grandes multipares et celles ayant accouché par voie haute ou de
manière prématurée.
Les taux spécifiques montrent une mortalité périnatale de 158,4‰ pour les nouveau-nés ≥ 1000 g et des
disparités notables selon l’âge maternel, avec un taux de 200,4‰ chez les femmes ≥ 35 ans. De même,
les grossesses uniques ont contribué à 97,4% des décès périnatals, contre 2,6% pour les grossesses
multiples.
Conclusion : La mortalité périnatale au CHU Gabriel Touré demeure préoccupante malgré une
amélioration progressive. Des actions ciblées sur la surveillance obstétricale, la formation du personnel,
l’équipement et l’accès rapide aux soins sont indispensables pour une réduction des décès