Étude des indicateurs entomologiques dans un contexte de déploiement des appâts attrayants toxiques à base de sucre au cours d’un essai clinique

Abstract

Le paludisme demeure un enjeu majeur de santé publique en Afrique subsaharienne, notamment au Mali, où la résistance aux antipaludéens et aux insecticides compromet les stratégies de lutte actuelle. Face à ce défi des approches innovantes ont vu le jour parmi lesquelles figurent les stations Attractive Toxic Sugar Baits (ATSB) basées sur le principe « attirer-tuer » par piégeage avec un repas sucré attractif contenant un poison oral. Ainsi, savoir la proportion de moustiques ayant pris leur repas de sucre pourrait prédire de l’efficacité de cet outil de lutte antivectorielle. C’est dans ce but que nous avons mené cette étude de type expérimental à passages transversaux mensuels de décembre 2022 à décembre 2023 ; avec pour objectif de déterminer la présence de sucre chez les moustiques Anopheles gambiae s.l en lien avec les essais de phase 3 des stations ATSB dans huit (8) villages de la région de Koulikoro au Mali. Nous avons utilisé deux méthodes de collectes : la capture de nuit sur appât humain (CN) pour déterminer la composition du complexe An. gambiae et l’indice sporozoïtique, et la capture de jour par aspersion de pyréthrinoïde pour déterminer la densité et le taux de positivité au test anthrone. La prise de repas sucré représentait 20% des femelles d’An. gambiae s.l. capturés avec un pic d’alimentation au mois de février malgré la forte densité des moustiques au mois de septembre. Le village de Makono présentait une forte densité d’anophèles par rapport aux autres villages. Anopheles coluzzii était l’espèce du complexe An. gambiae majoritairement (75%) rencontrés dans tous les villages tout au long de l’année. Les moustiques infectés par principalement Plasmodium falciparum (An. coluzzii et An. arabiensis) et par Plasmodium vivax 210 et 247 (An. Coluzzii) ont été trouvés exclusivement pendant la saison des pluies. Ces résultats suggèrent la possibilité d’une lutte antivectorielle à base d’ATSB.