Epidémiologie de la fièvre jaune dans la région de Kayes

Abstract

Le Mali est un pays d'endémie amarile ; cependant depuis une vingtaine d'année environ aucune épidémie n'a été officiellement déclarée. En Octobre 2005, des cas d'ictère fébrile associés souvent à une forte létalité ont fait craindre une épidémie dans la région de Kayes, zone frontalière de la Guinée Conakry et du Sénégal. Afin d'évaluer l'ampleur de la circulation du virus amaril, une investigation épidémiologique, entomologique et virologique a été menée par le ministère de la santé dans la localité. Le but de notre travail était de décrire les aspects épidémiologiques de cette flambée épidémique. Cinquante et quatre cas dont 21 décès ont été officiellement rapportés. Les communes de Mahina, Bafoulabé, Diallan, Diakon et Bamaflé ont été les plus touchées. Il s'agissait de 32 garçons et de 22 filles avec un âge compris entre 3 mois et 16 ans. Le diagnostic de fièvre jaune a été posé chez 4 des 7 malades qui ont fait l'objet d'investigation. L'hyperthermie et l'ictère ont été les signes cliniques dominants au cours de cette épidémie. L'examen histopathologique chez les sujets décédés, de même que les examens biologiques non spécifiques n'ont pu être réalisés par insuffisance des moyens logistiques. De nombreux gîtes potentiels à la prolifération des vecteurs domestiques ont été identifiés dans les différentes localités, cependant les facteurs inducteurs restent non précisés, les données entomologiques sur les moustiques captés sont toujours en cours. Les campagnes de vaccination de masse, entreprises dans les localités concernées et leur environnants ont permis de contenir rapidement cette flambée.