Efficacité chez les primigestes et les secondigestes de trois schémas de prophylaxie antipaludique au Mali

Abstract

Le but de notre étude était de chercher des schémas aussi efficaces, moins onéreux et pouvant servir d'alternative au schéma actuel en raison de la difficulté d'observance de ce dernier et de l'émergence de la chloroquino-résistance à Plasmodium falciparum. L'objectif principal du travail était de comparer l'efficacité clinique chez les primigestes et les secondigestes de trois schémas de prophylaxie antipaludique. Nous avons effectué un essai clinique comparatif randomisé ouvert en zone sahélienne de Mopti. L'étude s'est déroulée de mars 1998 à mars 2001 et a porté sur 1180 femmes enceintes (primigestes et secondigestes). Parmi elles, 785 étaient traitées à la chloroquine (396 femmes pour le groupe CQ et 389 femmes pour le groupe CQ/CQ) et 395 traitées à la sulfadoxine-pyriméthamine (groupe SP/SP). Au total, 1124 femmes (95,3p. 100) étaient suivies jusqu'à l'accouchement avec 4,7p. 100 le taux de perdues de vue. A l'inclusion les trois groupes étaient comparables pour l'ensemble des caractéristiques étudiées sauf pour la fièvre objectivée dont le nombre d'épisode était statistiquement plus élevé dans le groupe CQ (p égal 0,03). Au cours de la grossesse, les résultats ont montré une différence statistiquement significative en faveur de la sulfadoxine-pyriméthamine par rapport à la chloroquine sur quatre de nos paramètres : les accès palustres (p égal 0,05), l'anémie (p égal 0,000) et le petit poids de naissance (p égal 0,014). Par contre les groupes étaient comparables quant à la proportion des fausses couches (p égal 0,58) et des mortinaissances (p égal 0,17). Par ailleurs les cas de prématurés étaient plus représentés dans le groupe CQ/CQ que dans les autres groupes (0,002). Le sulfadoxine-pyriméthamine s'est avérée plus efficace que la chloroquine sur les accès palustres, l'anémie, le petit poids de naissance et les prématurés.