Aspects épidémiologiques du sepsis dans les services d’accueil des urgences et de réanimation polyvalente de cinq centres hospitaliers du Mali.

Abstract

Définition : Le sepsis est une dysfonction d’organe secondaire à une réponse inappropriée de l’organisme à une infection. L’accent mis sur la défaillance d’organe dès le stade sepsis rend le terme « sepsis sévère » redondant. La notion de dysfonction d’organe repose sur le score SOFA. Les objectifs de notre étude étaient : Décrire les aspects cliniques et paracliniques du sepsis. Décrire les thérapeutiques administrées aux patients septiques. Déterminer le taux de mortalité. Identifier les facteurs de mauvais pronostiques. Méthodes : Nous avons réalisé une étude observationnelle, descriptive et multicentrique qui s’étendait de mai 2019 à avril 2020 dans les services d’accueil des urgences et de réanimation polyvalente de cinq centres hospitaliers du MALI. Résultats : Au total, nous avons enregistré 257 patients. L’âge moyen était de 42,2 ans avec une prédominance masculine à 53,3%. 65% des patients avaient présenté à l’entrée un terrain pathologique sous-jacent constitué essentiellement d’HTA (28%) et du diabète (23,3%). Les infections étant le plus souvent communautaires (83,1%). Tous nos patients ont bénéficié d’un remplissage à base de cristalloïdes. L’antibiothérapie était débutée dans l’heure dans seulement 65,7% des cas (77,7% dans les 3 heures). 23,3% ont nécessité l’administration de drogues vasoactives afin de maintenir une perfusion d’organe adéquate. La noradrénaline était la catécholamine la plus utilisée dans 75%. Les germes les plus isolés étaient les BGN représenté essentiellement par Escherichia coli. Le taux de mortalité aux urgences était de 23,08% versus 45,41% en réanimation. Notre taux global de mortalité était de 42% avec pour facteur pronostique le score de Glasgow, la SPO2 et la ventilation mécanique. Conclusion : La prise en charge du sepsis reste un véritable challenge au Mali du fait de notre plateau technique limité.