Profils clinique et biochimique du Cancer du sein chez les femmes au Centre Hospitalier Universitaire « Point G ».
Résumé
Introduction :
Le cancer du sein constitue aujourd’hui la première cause de cancer chez la femme dans le monde
et en Afrique subsaharienne, avec une incidence et une mortalité en constante augmentation. Au
Mali, il représente un problème majeur de santé publique en raison du diagnostic souvent tardif et
du manque de ressources pour une prise en charge optimale. Dans ce contexte, l’étude visait à
décrire les profils clinique et biochimique des patientes atteintes de cancer du sein au Centre
Hospitalier Universitaire (CHU) « Point G » de Bamako, afin d’identifier d’éventuelles
corrélations entre les paramètres biologiques et les caractéristiques cliniques de la maladie.
Méthodologie :
Une étude descriptive et transversale a été menée de juillet à décembre 2023 au CHU du Point G.
Elle a concerné 33 patientes nouvellement diagnostiquées avec un cancer du sein confirmé
histologiquement. Les données recueillies portaient sur les caractéristiques sociodémographiques,
les antécédents gynéco-obstétriques, les paramètres cliniques (stade TNM, atteinte ganglionnaire,
métastases) et les paramètres biochimiques (vitamine D, calcium, phosphore, parathormone et CA
15-3). Les analyses statistiques ont recherché d’éventuelles associations entre les variables
biologiques et les stades cliniques.
Résultats :
L’âge moyen des patientes était de 45,94 ans. La majorité (81,8 %) a été diagnostiquée à un stade
III, et 9,1 % à un stade IV. Le stade tumoral T4 représentait 78,8 % des cas, avec une atteinte
ganglionnaire observée chez 66,7 % des patientes. Sur le plan biochimique, 66,7 % présentaient
une insuffisance en vitamine D (moyenne : 27,9 ng/ml), 63,6 % une hyperphosphorémie, et 90,9 %
avaient une calcémie normale. Aucune corrélation statistiquement significative n’a été observée
entre les marqueurs phosphocalciques ou le CA 15-3 et les stades cliniques, bien que certaines
tendances suggèrent un lien possible entre phosphorémie anormale et stade avancé.
Conclusion :
L’étude révèle un diagnostic tardif du cancer du sein au Mali et une carence fréquente en
vitamine D chez les patientes. Les perturbations du métabolisme phosphocalcique pourraient
jouer un rôle dans la progression tumorale, nécessitant des recherches approfondies. Le CA 15-3
ne semble pas être un marqueur fiable pour le diagnostic précoce.

