Partage Du Statut Serologiquevih Positif A L’entourage Par Les Patients Suivis Au Service De Maladies Infectieuses : Aspects Medico-Psychosociaux
Résumé
Nous avons interviewé un échantillon de 302 patients séropositifs au VIH sous ARV et suivis dans le service de maladie infectieuses du CHU Point G sur la période allant du 15 mai 2018 au 15 aout 2018. Ces patients étaient en majorité de sexe féminin dans 70,9% des cas (sex ratio=2,4), la classe d’âge la plus représentée était de 45 ans et plus, l’âge moyen était de 42,8±10,5 ans avec un minimum de 20 ans et un maximum de 71 ans. Les non-instruits représentaient 35,1%, la majorité des patients étaient mariée soit 58,6% et résidaient à Bamako et ses environs. La majorité des patients ont été recruté en consultation. La majorité de ces patients ont partagé leur séropositivité au VIH dans 73,2% avec au moins une personne de leur entourage. Dans l’entourage, le partage a été fait le plus fréquemment avec le conjoint (47,6%). Les raisons qui poussaient les patients à partager leur statut étaient le sens devoir (27,1%), la motivation à faire dépisté l’informé (19,4%) et la reconnaissance due au soutien apporté par la personne (12,5%). Les raisons de non partage étaient la peur du rejet (30,3%), la non perception de l’importance d’informer l’autre vu qu’on est sous traitement (24,2%) et le manque de confiance en autrui (18,2%). Les facteurs influençant le partage du statut sérologique VIH étaient : le statut matrimonial, la réaction positive à l’annonce, la durée de connaissance du statut sérologique au VIH. Entre outre le fait de partager son statut sérologique au VIH favorisait l’observance au traitement ARV. Les avantages du partage revêtent plusieurs formes dont l’appui financier, le réconfort moral et la compassion. Les inconvénients découlant de ce partage étaient l’isolement, rupture des liens sociaux et la culpabilisation. Au cours de notre entretien, les patients dévoilaient certaines de leurs préoccupations ce qui nous a amené à les diriger vers une prise en charge psychosociale.