Aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs des thromboses veineuses des membres inférieurs chez les patients vivant avec le VIH dans le service des maladies infectieuses et tropicales au CHU du Point G
Résumé
La maladie thrombotique est de plus en plus rapportée au cours de l’infection par
le VIH. Elle intéresse avec prédilection le territoire veineux. Ces accidents
thrombotiques seraient multifactoriels dus à un état d’hypercoagulabilité
provoqué par le VIH lui-même, étant responsable d’un déséquilibre immunitaire,
de troubles de l’hémostase, et d’un état inflammatoire prolongé. Ils sont dus
également aux infections opportunistes et aux effets iatrogènes des
antirétroviraux. Le Mali est concernée avec une prévalence de 3,3 % dans le
service des maladies infectieuses et tropicales au CHU du Point G.
Notre travail a pour objectif, de mettre en évidence les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des thromboses veineuses des MI chez les patients vivant avec le VIH recensées chez 33 patients
colligés dans le service des maladies infectieuses.
La thrombose veineuse des MI était plus fréquente chez les femmes (66,7 %),
intéressait une tranche d’âge comprise entre « 30 et 44 ans » dans 57,6 %.
On ne notait aucun ATCD de MTEV dans la majorité des cas, l’alitement
prolongé était le facteur de risque de thrombose le plus retrouvé (69,7%), et la
thrombose veineuse avait une nette prédilection pour le membre inférieur gauche
ceci dans 69,7 % des cas.
La presque totalité de nos patients avaient une infection à VIH de type 1 (30 cas
sur 33) ; 72,7 % était classé stade 4 OMS du VIH/SIDA. Les infections
opportunistes en rapport avec la survenue des MTEV au cours du VIH ont été
notées chez 4 malades (pneumocystose chez 1 cas et tuberculose pulmonaire et
extra pulmonaire dans 3 cas).
La thrombose était révélatrice de l’infection à VIH dans 8 cas.
Le traitement a consisté en une anti coagulation curative chez tous les patients,
suivis de mesures préventive ; mais néanmoins on notait 48.5 % de décès.
Ces résultats rendent compte de la gravité des thromboses veineuses des MI chez
PVVIH et à fortiori la nécessité d’une prise en charge précoce et adéquate tant de
l’infection à VIH que de la thrombose veineuse ; de même qu’une surveillance
étroite des PVVIH sous traitement ARV.