Prévalence de l’infection palustre et de l’anémie en fin de saison de transmission chez les scolaires de 6 à 12 ans dans le district sanitaire de Bougouni en 2015 et 2016 dans un contexte de mise en œuvre de la Chimio-prévention du paludisme saisonnier associée ou non à l’Azithromycine chez les enfants de 3à 59 mois
Résumé
Contexte :
La grande majorité des interventions et des études sur le paludisme dans les milieux
endémiques ciblent les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Les enfants d’âges
scolaires qui sont ignorés par ces différentes interventions sont aussi victimes de paludisme,
ce qui est une cause non-négligeable de mortalité, d’anémie et de diminution des
performances scolaires.
Méthodologie :
Le but de notre étude était d’évaluer la prévalence de l’infection palustre et de l’anémie chez
les scolaires âgés de 6 à 12 ans dans une zone couverte par la CPS. Ainsi, nous avons mené
deux enquêtes transversales en fin de saison de transmission décembre 2015 et décembre
2016 dans le district sanitaire de Bougouni. Nous avons réalisé des gouttes épaisses pour
déterminer l’indice plasmodique et le taux d’hémoglobine pour déterminer la prévalence de
l’anémie.
Résultats :
Au total, 439 scolaires ont été enquêtés en 2015 et 482 en 2016. La prévalence de l’infection
palustre était 61,9% en 2015 et 56,3% en 2016 ; les enfants de 10 à 12 ans semblaient les plus
touchés sur les 2 années avec 64,8% en 2015 et 56,7% en 2016. La tranche d’âge 6-7 ans
avaient la densité moyenne parasitaire la plus élevée au cours des deux enquêtes avec 3962
trophozoïtes/µl en 2015 et 1709 trophozoïtes/µl en 2016. L’espèce plasmodiale dominante a
été P. falciparum avec 94,8% en 2015 et 96,3% en 2016.
La prévalence de l’anémie était de 39% en 2015 et 37,8% en 2016. En 2015, les 8-9 ans ont
été les plus touchés avec 48,5% ; en 2016, les 6-7 ans étaient les plus touchés avec 45,9%. Les
garçons semblaient plus touchés par l’anémie sur les 2 années avec 40,8% en 2015 et 40,1%
en 2016.
Conclusion :
Les résultats de notre étude montrent que l’infection palustre et l’anémie demeurent élevées
chez des scolaires dans notre zone ben qu’elle soit couverte par la CPS. Le partage inégal des
ressources destinées pour l’élimination du paludisme fait des scolaires un réservoir infectieux
important entretenant le cycle du parasite. Ce qui interpelle à des stratégies et cibles plus
adéquates.