Etude des malformations congénitales dans l’unité de néonatologie de l’Hôpital du Mali
Résumé
Introduction
Les malformations congénitales constituent un groupe de troubles variés d’origine prénatale qui peuvent être causés par des anomalies d’un seul gène, des troubles chromosomiques, de multiples facteurs héréditaires, des agents tératogènes dans l’environnement et des carences en micronutriments. Pour l’année 2010, l’OMS a estimé que 270000 décès survenus au cours des 28 premiers jours de vie étaient attribuables à des anomalies congénitales. Dans les pays en développement, la mortalité et la morbidité liées à ces affections sont importantes. Elles sont toutes fois masquées par d`autres affections occupant le devant les infections, la souffrance foetaleetlaprématurité.L’accouchement d’un enfant malformé est vécu dans les sociétés africaines comme un véritable drame compte tenu tant des considérations mysticoreligieuses qui l’entourent que du véritable poids financier qu’elle constitue pour les familles en l’absence de mutuelle de santé et de sécurité sociale.
Le service de pédiatrie de l’Hôpital du Mali ne dispose de statistiques sur les malformations congénitales. L’objet de ce travail est d’étudier les aspects épidémio-cliniques et évolutifs des malformations congénitales dans l’unité de néonatologie de l’hôpital du Mali.
Matériels et méthodes
Il s’agissait d’une étude transversale descriptive prospective de 12 mois allant du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023 portant sur tous les nouveau-nés atteints de malformation congénitale.
Résultats
Nous avons enregistré une fréquence de 10,26%. La moyenne d’âge était de 6 jours avec une sex-ratio de 1,2 en faveur des garçons. La moyenne d’âge des mères était de 26 ans, elles étaient majoritairement des ménagères (82%) et non instruites (40 %). Les principaux facteurs de risque étaient la manipulation des insecticides (61,19 %) et la consanguinité dans le mariage (29,8%).Elles étaient majoritairement des multigeste (29 ,9%), sans antécédent d’avortement (73,1%). L’accouchement était majoritairement par voie basse (80,6%). Plus de la moitié des mères soit (52,5%) n’avait pas réalisé de bilan de sérologie. L’échographie a diagnostiqué la malformation en anténatal chez 18 ,7% des patients. Les malformations ORL, masculo faciales et des malformations du SNC étaient les plus représentées avec des fréquences respectives de 31,34% et 31,34% suivies des malformations squelettiques (26,86%). Le pied bot était la MF la plus fréquente (14,92%) suivie de l’hydrocéphalie (13,43%) et du cou court (9%). L’infection néonatale était associée à la MF chez 80% de nos patients. Nous avons enregistré un taux de guérison de 47, 7% et un taux de létalité de 44,8%.
Conclusion
Les malformations congénitales sont fréquentes dans notre service. Les nouveau-nés des mères de bas niveau socioéducatif et issus d’une grossesse jusqu'à terme sont les plus touchés. La notion de manipulation des toxiques et la notion de consanguinité dans le mariage sont les principaux facteurs de risque. Il s’agissait des malformations extériorisées dominées par des malformations du système nerveux central et squelettique. Le taux de létalité était très élevé dans car l’indication chirurgicale indiquée chez une grande majorité de nos patients n’a pas pu être réalisée à cause de la limite de nos plateaux techniques.