Traitement de masse de l’infection palustre avec le dihydroartemisinine - piperaquine a frentoumou et sirakorola dans la région de Koulikoro, Mali : étude d’implémentation
Résumé
Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique, affectant près de la moitié de la population mondiale, avec une prévalence particulièrement élevée en Afrique subsaharienne. Au Mali, malgré les efforts soutenus dans la lutte contre cette maladie, incluant la prise en charge adéquate des cas, les mesures de lutte antivectorielle, et la prévention par chimioprévention saisonnière, le nombre de cas reste élevé, touchant diverses tranches d’âge. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité d’un traitement de masse à base de Dihydroartémisinine-Pipéraquine (DHA-PQ) dans les villages de Frentoumou et Sirakorola, dans la région de Koulikoro, au Mali. Réalisée de septembre à octobre 2023, l’étude a inclus 2038 personnes de plus de 5 ans à Frentoumou et 5055 personnes à Sirakorola, avec des taux de couverture dépassant 99 % dans les deux sites. Les enfants de moins de 5 ans ont été exclus en raison de la mise en place de la chimioprévention saisonnière.
Les résultats ont révélé des réductions significatives de la prévalence et de l’incidence du paludisme après l’administration du traitement. À Frentoumou, la prévalence du portage asymptomatique a diminué de 89,6 % (52,7 % avant contre 5,4 % après), tandis qu’à Sirakorola, la prévalence a baissé de 86,5 % (21,1 % avant contre 2,8 % après). L’incidence cumulative du paludisme a également diminué de 59,89 % à Frentoumou et de 38,04 % à Sirakorola. Une diminution notable de l’incidence du paludisme clinique a été observée dans toutes les tranches d’âge, en particulier chez les groupes les plus infectés avant l’intervention, tels que les 5-9 ans et les 10-14 ans. En termes de sécurité, les effets secondaires ont été rares, avec seulement quelques cas de malaises à Frentoumou et de frissons à Sirakorola.
Cette étude démontre l'efficacité de l’administration massive de DHA-PQ dans la réduction substantielle de la prévalence et de l’incidence du paludisme, soutenant ainsi l’option de traitement de masse comme stratégie prometteuse dans la lutte contre le paludisme dans les zones endémiques.