Enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis de la lèpre en milieu jeune et rural dans la région de Koulikoro au Mali

Abstract

La lèpre est une maladie très ancienne pour laquelle les hommes bien portant ont encore une réacion de rejet. La peur de la maladie de Hansenien, entretenue par l'aspect répulsif des lépreux mutilés, est renforcé par l'insuffisance des connaissances et la persistance de nombreux préjugés sur cette endémie. Les activités d'information éducation communication (IEC) sur la lèpre s'avèrent donc indispensables dans le cadre des programmes nationaux d'élimination de la lèpre soutenus par l'OMS. Ces activités d'IEC peuvent être mieux ciblées et mieux organisées lorsqu'on dispose de données sur les connaissances attitudes et pratiques adoptées par le public vis-à-vis de la maladie de hansen. C'est dans cette optique que nous avons réalisé cette enquête CAP sur la lèpre en milieu rural et jeune. Ce travail vient compléter deux études antérieures sur le même sujet, faites en milieu urbain à Bamako. L'enquête a consisté à interroger 432 jeunes des deux sexes, âgés de 12 à 20 ans et dont la moitié fréquentait les classes de la 7e à la 9e année de l'école fondamentale. Six écoles ont été tirées au sort. Le questionnaire utilisé comportait des questions sur les signes cliniques, la pathologenie et le traitement de la lèpre, sur l'attitude adoptée vis-à-vis des lépreux et le comportement en cas de d'atteinte par la lèpre. Les résultats de l'enquête ont été les suivants : 20, p.100 des sujets pensent à la lèpre en présence d'une tâche cutanée claire et sensible ; 53, p.100 des sujets répondent que la lèpre peut être guérrie ; le cas de lèpre est reconnu par des signes tardifs (mutilations) par 84, p.100 des sujets interrogés ; la compagnie des lépreux est accepté en moyenne par 64, p.100 des sujets lors de la réalisation des activités de la vie courante (s'asseoir à coté, prier, manger, boire du thé et dormir) ; 68, p.100 des sujets opteraient pour un traitement médical en cas d'atteinte lépreuse. La famille, la télévision et la radiodiffusion ont été citées comme principales sources d'information sur la lèpre. Comparés aux études faites à Bamako, les connaissances sur la lèpre en milieu rural sont inférieures. Le niveau des connaissances des élèves ne montre pas de différence significative avec celui des sujets non scolarisés. La lèpre demeure une maladie mal connue en milieu rural et jeune. Nous recommandons le développement de campagne d'information sur cette maladie en direction de ce public. La maladie de Hansen devrait en outre faire partie du programme de cours dispensés au cours du premier cycle de l'école fondamnetale au Mali.