Aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de la Paralysie récurrentielle post thyroïdectomie.
Résumé
Introduction : La paralysie récurrentielle est le dysfonctionnement d’un ou des deux nerfs laryngés inférieurs, se traduisant le plus souvent par la paralysie des muscles intrinsèques du larynx qui sont innervés par les nerfs laryngés inférieurs. La paralysie récurrentielle post thyroïdectomie (PR) est la complication la plus fréquente et la plus redoutée. L’objectif de notre étude était de décrire les aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de la paralysie récurrentielle post thyroïdectomie. Matériel et Méthodes : Il s’agissait d’une étude observationnelle, descriptive et rétrospective allant de janvier 2020 à janvier 2023. Ont été inclus dans notre étude les patients ayant consulté pour dysphonie, dyspnée après une thyroïdectomie ; ayant consulté pour autres symptômes laryngés après une thyroïdectomie et dont le résultat de la nasofibroscopie ou la laryngoscopie en suspension a conclu à une immobilité d’une ou des cordes vocales. Résultats : Au total nous avons colligé 27 cas. L’âge moyen de nos patients était de 46,18 ans. La tranche d’âge la plus représentée était de 41 ans à 55 ans. Nous avons noté une prédominance féminine dans 96%. Le résultat anatomo- pathologique n’a pas trouvé de signes de malignité chez tous les patients. La maladie de basedow était la principale indication opératoire dans 51,9% suivi des goitre multi nodulaire dans 40,7%. La thyroïdectomie totale a été réalisée dans 74,1%. Nous n’avons pas eu d’information sur la dissection du nerf dans 63%. La dyspnée inspiratoire et la dysphonie ont été associées dans 81,5%. La diplégie laryngée a représenté 77,8% et la monoplégie dans 22,2%. La PR était transitoire dans 22,2%, permanente dans 77,8% dont un taux de mortalité de 3,7%. Le traitement médical dans 100% des cas, orthophonique dans 77,8% et la cordotomie postérieure transverse a été réalisée dans 95,2%. Conclusion : Au Mali, l’insuffisance du plateau technique constitue un handicap à la prise en charge des patients. Les examens complémentaires à visée diagnostique sont complexes et ne sont pas de pratique courante au Mali. Le traitement de cette complication est variable selon qu’il s’agisse d’une PR unilatérale ou bilatérale.