| dc.description.abstract | Cette étude rétrospective a été menée au laboratoire de biologie médicale du Centre Hospitalier
Universitaire du Point G à Bamako, Mali, sur une période de six ans (2019-2024). L’objectif
principal était d’évaluer les tendances évolutives de la résistance aux antibiotiques des souches
d’Escherichia coli isolées des examens cytobactériologiques des urines (ECBU). Au total, 948
isolats d’E. coli ont été inclus dans l’analyse. Les antibiogrammes ont été interprétés selon les
normes du CASFM/EUCAST (2018–2020). Les résultats révèlent une baisse significative des
souches productrices de BLSE, passant de 36,4 % en 2019 à 1,2 % en 2024 (p < 0,0001), traduisant
un progrès notable dans la maîtrise de la résistance bactérienne au sein de l’établissement.
Cependant, la résistance globale aux β-lactamines reste élevée (97,4 %), tout comme celle
observée pour les quinolones (74,2 %), les tétracyclines (72,1 %) et le cotrimoxazole (65 %),
confirmant la persistance d’une multirésistance préoccupante. En revanche, les taux de résistance
demeurent faibles pour la fosfomycine (7,3 %) et les polymyxines (4,0 %), qui représentent les
dernières options thérapeutiques. L’analyse montre également une influence significative des
services cliniques (p < 0,0001) et des saisons (p < 0,0001) sur les taux de résistance, suggérant le
rôle des pratiques hospitalières et de la pression antibiotique. Ces résultats soulignent l’importance
du renforcement des programmes d’antibiogouvernance, de la prévention des infections associées
aux soins et de la surveillance continue de la résistance bactérienne. En conclusion, la diminution
des souches BLSE est un indicateur encourageant de l’efficacité des mesures locales de contrôle.
Toutefois, la persistance d’un haut niveau de multirésistance appelle à une vigilance accrue et une
coordination intersectorielle selon l’approche One Health, afin de préserver l’efficacité des
antibiotiques essentiels au Mali et en Afrique de l’Ouest. | fr_FR |